Ce matin pour la seconde fois, je pars avec une des équipes d’éducation composée de 3 ou 4 formateurs, pour la plupart des femmes ayant déjà travaillé dans la prostitution. Nous nous arrêtons dans un quartier où se trouvent de nombreuses petites maisons en bois sur pilotis portant une enseigne « massage » ou « karaoké ». La plupart ne sont en fait que des bordels. L’intérieur est sombre, sale et sent l’urine. Les chambres, lieux de vie et de travail des filles qui habitent pour la plupart sur place, ne font pas plus de 4 mètres carrées. Glauques ou sinistres ... les termes ne manquent pas pour les qualifier. Je rencontre une jeune fille – Dah – qui dit avoir 20 ans. Elle est assise sur un petit tabouret en plastique devant la maison et est en train de se remaquiller. Elle passe et repasse des couches de poudre pour se blanchir la peau. Elle ne sourit pas, elle évite nos regards. Nous lui proposons de l’emmener pour une consultation et une session d’éducation sur les MSTs à la clinique mais elle nous répond qu’elle ne veut pas nous suivre car ell n’a pas eu de clients la nuit dernière et a besoin d’argent. Elle touche 50 dollars par moi que lui verse la propriétaire du bordel. Sa mère passe tous les mois collecter ces 50 dollars. Il ne lui reste rien. Comme beaucoup de filles au Cambodge, elle a été prostituée par ses parents pour rembourser leurs dettes. Juste pour quelques mois … disent-ils, le temps de rembourser. Mais une fois prise dans l’engrenage, il est difficile de s’en sortir. Les prostituées de Phnom Penh sont souvent de jeunes villageoises qui n’ont reçu aucune éducation (l’école n’étant pas obligatoire au Cambodge) et qui se retrouvent attachée à un bordel dans la capitale qui la plupart du temps les empêchent de quitter l’endroit où elle réside et travaille tout en ne respectant aucun horaire pour les faire travailler. Le remboursement de dettes est la première cause de prostitution au Cambodge. Les parents vendent aussi parfois la virginité de leur fille, les étrangers d’origine chinoise en sont très friands : elle peut se négocier jusqu’à 400 dollars. Les chiffres du tourisme sexuel au Cambodge sont effarants : 80% des expatriés auraient déjà profiter des services de ces jeunes femmes.
Friday, October 8
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